C’est un étonnant voyage dans l’espace qu’ont effectué une quarantaine d’adhérents du Ciné-club du Bassin, conviés à partager, samedi 30 octobre, l’extraordinaire odyssée d’un bimoteur Lockheed Electra 14, basé à l’aéro-club d’Andernos-les -Bains.
Un aéronef historique mais toujours en état de voler, aperçu la veille à l'écran, lors de la projection du film-culte « Casablanca » de Mickaël Curtis (1942). L’avion en question a gardé une place remarquée dans le final de la romance dramatique tournée pendant la Seconde Guerre mondiale. Son propriétaire actuel Bernard Chabbert, spécialiste aéronautique reconnu, a accepté de présenter aux adhérents du Ciné-club du Bassin son Electra 14, authentifié comme l’exemplaire ayant participé au tournage.
Une icône volante
Au destin et à la carrière peu communs, le bimoteur argenté usiné dans les années 30 par l’avionneur Lockheed aux USA, s’est envolé des plateaux hollywoodiens pour rejoindre le front européen, engagé dans la Royal Navy, servant aussi comme avion de reconnaissance piloté par le maître-espion Cotton qui a inspiré Ian Flemming pour créer le personnage de James Bond ! Il fut aussi emprunté par le général en chef américain Eisenhower lors du débarquement en Normandie. S’il en a défilé des personnages illustres à bord de cette élégante carlingue, le bimoteur a connu une carrière commerciale sur la Côte d’Azur dans les années 50 avant de devenir icône aérienne et attraction des grands meetings aériens, en France comme à l’étranger. En 2009, l’avion a retrouvé les plateaux de cinéma pour le tournage d’ « Amelia » qui retrace la vie d’une pionnière de l’aviation, Amelia Earhart, disparue en 1935 à bord de son Lockheed Electra 14.
Ajoutant un chapitre à cette mythologie volante, l’écrivain Tito Topin, invité par le Ciné-club du Bassin à rencontrer les adhérents lors de la projection de « Casablanca », a pu lui-même découvrir le Lockheed Electra 14, dont il évoque d’ailleurs l’empreinte cinématographique dans son ouvrage très documenté « Casablanca, l’aventure du film ».
Un vrai coup de cœur pour l’essayiste, auteur d’une trentaine de polars, mais aussi graphiste, affichiste enfin créateur de la série télévisée « Navarro ». Ce « touche à tout » aujourd’hui octogénaire a ainsi rencontré l’ultime figurant du film « Casablanca ». Une nouveau tour de magie pour ce film décidément pas comme les autres.
C.E.
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