La projection de « Whiplash », enrichie avec maestria par le musicien, professeur et batteur professionnel Laurent Bataille a captivé un auditoire fourni (près de 200 adhérents présents le vendredi 24 janvier à l‘Espace Brémontier à Arès). C’était le troisième rendez-vous de la saison I proposé par l’équipe du Ciné-club du Bassin.
Une rencontre réjouissante autour du film de Damien Chazelle, primé au festival de Deauville en 2014 et nommé aux Oscars. Certains avaient déjà pu apprécier l’œuvre à sa sortie dans les salles, mais ils ont retrouvé avec plaisir et curiosité tous ceux qui découvraient le film, subjugués - le terme n’est pas exagéré - par sa dramaturgie puissante et sa qualité scénaristique doublée d’une interprétation sans faille, notamment par J.K. Simmons (ex-Spider-Man) « habité » par Terence Flechter, le personnage anti-héros qu’est ce détestable professeur de batterie, jusqu’au-boutiste tyrannisant à l’excès ses élèves au-delà du harcèlement moral et de l’emprise mentale.
Des séquences-chocs, un montage enlevé, des images puissantes et des couleurs subtiles, grâce (ou en dépit^) à un tournage express (dix-neuf jours!) : nul autre Laurent Bataille, chroniqueur musical par ailleurs et connaisseur de l’œuvre de Damien Chazelle, aurait pu évoquer « Whiplash » à l’invitation du Ciné-club du Bassin. Avec élégance et pédagogie, le musicien bordelais a mis en valeur la vedette du film : la batterie, cet instrument méconnu. Baguettes en main, il a rejoint au pied de la scène deux autres musiciens - harmoniste et bassiste - ainsi que trois de ses élèves du conservatoire de Bordeaux pour un mini-concert carrément jazz.
Le film de Damien Chazelle portait en filigrane l’histoire d’un miracle musical, l’accomplissement dramatique d’un jeune prodige de la batterie dans sa folle quête d’une exécution absolue et parfaite. Le public du Ciné-club ne s’y est pas trompé. On n’a pas parlé de miracle ce soir-là mais bien d’une rencontre exceptionnelle, menée tambour battant. Et en musique…
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